09 OCTOBRE 2011 : 28ème DIMANCHE ORDINAIRE ANNEE A
-* Is25,6-9
-* Ps22
-* Ph4,12-14
-* Mt 22, 1 – 14
Le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui organise un festin de noces pour son fils. Le Père nous invite à une fête. Dieu nous invite à sa table. Moi, la créature, je suis conviée à partager la joie de Dieu aux noces qui scellent l’alliance nouvelle avec son peuple. Comment n’aurions nous pas hâte d’y arriver ? Mais serons-nous prêts quand il nous appellera pour ce grand jour ? Ou bien serons-nous trop préoccupés par nos soucis ? Trop bien installés dans une vie confortable ? Ou encore, séduits par les idées du monde, serons-nous sourds à sa voix ? C’est ce qui est arrivé aux premiers invités. Ils ont ignoré son invitation. Aussi incroyable que cela puisse paraître.
A la suite de ce premier refus, le Seigneur s’est fait plus pressant. Désirant de tout son cœur attirer, séduire ses invités, il leur a envoyé une invitation spéciale : « Voici, j’ai apprêté mon banquet, mes taureaux et mes bêtes grasses ont été égorgés, tout est prêt, venez… ».
Nous viendrait-il à l’esprit de refuser l’invitation d’un personnage important en prétextant que nous avons mieux à faire ? Ne serions-nous pas fiers d’avoir été choisis ? N’irions-nous pas ne serait-ce que par curiosité ou pour pouvoir nous en vanter ensuite ?
Et pourtant, au cours de l’édification du Royaume des Cieux, il y a eu et il y a toujours eu des refus de répondre à l’invitation du Seigneur. Refus dans l’histoire de l’humanité. Refus aussi dans nos vies personnelles.
Le Seigneur désire tellement que nous soyons associés à son bonheur qu’il accepte avec patience nos manques d’attention et nos égarements. Il ne prend pas ombrage quand faisons la sourde oreille, malgré les occasions qu’il nous donne de nous reprendre. Oui, le Seigneur nous lance de nombreux appels. Peu sont entendus. Il nous envoie de nombreux témoins. Pas forcément des saints. Toute personne qui nous provoque à sortir de nous-mêmes, à changer notre regard, est l’un de ses témoins dont il se sert pour nous faire un clin d’œil. Ce peut être une lecture, un spectacle ou un événement qui nous incitent à un examen de conscience. Il en sera ainsi tout au long de notre vie. « Le Seigneur réitérera son invitation. Elle pourra se faire plus pressante, à travers peut-être une épreuve, pour nous « réveiller » et nous rappeler que l’heure de la rencontre approche. Pour venir au bout de son amour, il faudra vraiment une volonté formelle et obstinée de le refuser.
A la place du Seigneur, nous serions humiliés, découragés voire dégoûtés par l’attitude de ceux qu’il veut invités à sa table. Une troisième fois, ses serviteurs partent à la rencontre de ses invités. Son plan d’amour ne peut être mis en échec. Cette fois-ci, ils ont mission de ramener tous ceux qu’ils rencontreront : bons et mauvais, justes et pécheurs. Son appel s’adresse à tous sans distinction. Comme dans la parabole du filet de pêche, le tri ne se fera que plus tard.
Mais une fois invité à table, on ne peut plus rester le même. Imaginons un roi qui inviterait les mendiants de son Royaume. Ceux-ci ne ferait-ils pas tout leur possible pour être présentables en sa présence ? C’est ce que n’a pas fait l’invité renvoyé. Il n’a pas revêtu l’habit de fête, c’est-à-dire qu’il n’a rien voulu changer à son comportement ni à sa vie.
Il ne suffit pas en effet de répondre à l’invitation dans un élan. Il ne suffit pas de croire. Il faut témoigner par toute une façon d’agir et d’aimer que nous répondons à son appel, que nous acceptons son invitation. Cet habit que chaque invité doit revêtir, c’est la foi et la charité dont il habille son cœur. C’est la réponse qu’il donne aux exigences de l’évangile. C’est la nécessaire conversion de sa vie pour la faire correspondre à l’enseignement et à l’exemple du Seigneur.
Père Delphin TOSSE
Grand séminaire Saint Gall / Ouidah